Le rapport du GIEC

Traduit par Maureen Van Damme.

Après la parution du « Rapport sur le réchauffement climatique de 1,5°C » du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), qui a publié les résultats attendus d’une telle augmentation de la température moyenne mondiale, la reconnaissance de l’importance de la COP24 (Conférence des Parties) à Katowice, en Pologne en décembre a gagné du terrain. Parmi les réactions des représentants officiels de haut-niveau pour le changement climatique, celle de Patricia Espinosa (secrétaire exécutive au Changement Climatique des Nations Unies), conférencière lors de la conférence du Fonds Vert pour le Climat, qui indique que le rapport souligne « le peu de temps restant pour limiter la hausse des températures de plus de 1,5°C » et que la finance jouera un « rôle central » dans les prochaines politiques climatiques. Elle reconnaît l’objectif clair et urgent souligné dans le rapport pour la rencontre en décembre: finaliser le travail accompli lors de l’accord de Paris. Retenons également la déclaration du secrétaire de la CCNUCC, qui a assimilé la lutte contre le changement climatique avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) définis en 2015, dans la continuité des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Pour clarifier, 1,5°C est la limite inférieure de l’augmentation de la température moyenne globale, comparé aux niveau pré-industriels, fixée lors de l’Accord de Paris. Mais ne pas franchir cette limite nécessite « des changements sans précédents dans tous les aspects de la société », selon le rapport du GIEC. Ces transitions, en association avec les Objectifs de Développement Durable de 2015, sont le sujet de mon blog aujourd’hui.

Vous verrez probablement souvent le mot « adaptation » au sein des cercles environnementaux et climatiques, faisant allusion aux actions pour le climat. Ce n’est pas un terme nouveau, mais il est aujourd’hui utilisé abondamment dans ce contexte, et fait référence aux changements dans les pratiques nationales, régionales ou communautaires en réponse aux effets du changement climatique. Des exemples d’actions d’adaptation vont d’initiatives telles que mettre en place des systèmes digues contre les inondations ou des alertes météorologique dans les secteurs généralement connus comme vulnérables, à l’implantation de variété d’arbres résistant à la chaleur ou l’installation de matériaux réfléchissant sur les toits. Quoiqu’il en soit, étant donné les besoins  et les risques variés encourus à travers le monde, l’adaptation doit aussi se passer au niveau local afin de remplir les Objectifs de Développement Durable tels que ceux de « Bonne santé et bien être », « Villes et communautés durables » et « Vie terrestre » (respectivement les ODD 3, 11 et 15). Accroître la résilience des communautés vulnérables est essentiel afin d’endiguer la pauvreté et la souffrance en accord avec l’objectif 11, avant tout dans les régions en développement contrainte par une météo extrême, comme les Caraïbes et l’Amérique centrale, l’Afrique Sub-saharienne et Asie du Sud-Est.

Un autre mot qui revient souvent lorsqu’on parle d’action pour le climat est celui de « mitigation ». Si on établit comme méthode d’action l’adaptation pour faire face au changement climatique déjà en cours de par nos actions passées, comme avec l’utilisation historique d’énergies fossiles comme source d’énergie, alors la « mitigation » peut être considéré comme l’action d’éviter de nouvelles émissions et réduire notre impact environnemental en général. Des actions de mitigation sont une exigence des parties de la CCNUCC et leurs contributions décidées au niveau national (INDC), essentiellement des projets pour réduire les émissions qui sont supposés refléter les objectifs 2020 des pays en développement. Les actions de mitigation peuvent consister en: approvisionner le réseau national en énergies renouvelables, améliorer l’efficacité de la gestion du gaspillage et renforcer le stock de carbone forestier. Alors que les actions d’adaptation sont forcément limités aux gouvernements, les autorités locales et à quelques entreprises, la mitigation peut être une politique appliquée systématiquement, de plus haut au plus petit niveau, individuel. Les actions individuelles comportent par exemple de passer au transport électrique pour les petits trajets et réduire les émissions liées à l’aviation en privilégiant des vacances dans son pays.

En fournissant les fonds nécessaires au succès de ces processus, le Fonds vert pour le climat créé en 2010 gère des projets de financement pour le climat à hauteur de plus de 3,5 milliards de dollars. Voici la réponse du mécanisme financier de la CCNUCC -dont le Fonds vert pour le climat fait partie- à la menace du réchauffement climatique pour les pays en développement vulnérables. Le Député Premier ministre des Îles Cook, Mark Brown, a annoncé lors de la conférence du Fonds vert pour le climat à Incheon, en Corée du Sud, que le coût de l’action et l’inaction climatique est souvent trois à cinq fois plus important dans ces pays que dans les pays développés. Les fonds provenant de fonds nationaux comme ceux-ci, aident à atteindre l’objectif 10 des ODD « Réduction des inégalités » et procure un répit essentiel pour les pays les moins développés du monde. Certains remettent en question la nécessité de tels fonds, mais les statistiques montrent que 13% de la population mondiale n’a pas accès à l’électricité moderne et 64,4% des produits exportés des pays les moins avancés possédaient un « tarif zéro » en 2016 (plus d’informations sur les ODD des Nations Unies ici)

Pour obtenir plus d’informations sur le Fonds vert pour le climat, cliquez ici.

Pour finir, prenez un peu de temps pour lire des informations ici concernant la diminution d’électricité, de nourriture ou de déchets de matériaux sur votre lieu de travail. Ajoutons également « Achetez une brosse à dents en bois » à la liste, non pas parce que c’est absolument nécessaire au travail mais parce que contribuer au problème récurrent du plastique dans nos océans est un fardeau psychologiquement qui peut être diminué en procédant à ce simple changement.

Bien à vous,

Will Feakes